Des analogues de sucre pour bloquer le développement des biofilms bactériens
Les bactéries utilisent plusieurs stratégies pour résister aux antibiotiques, dont la formation d’une matrice compacte, le biofilm, qui les protègent contre les médicaments. Pouvoir bloquer la formation du biofilm ou mieux pouvoir le disperser, est donc une approche thérapeutique intéressante contre certaines infections, dont celles causées par la bactérie opportunistes Pseudomonas aeruginosa. Les lectines solubles produites par cette bactérie jouent un rôle dans la cohésion du biofilm. L’équipe de Glycobiologie Moléculaire et Structurale travaille avec des chimistes organiciens pour concevoir des analogues de fucose capables de bloquer la lectine LecB. La collaboration avec l’équipe de Alexander Titz au Helmholtz Centre for Infection Research (HIPS Saarbruck) a démontré l’efficacité des dérivés sulfonamides du fucose. Ce projet se poursuit par la conception d’inhibiteur non-carbohydrate à travers une ANR franco-allemande.
Un 1er pas vers des polysaccharides à jonction supramoléculaire
De part la nature réversible et faible des liaisons des polymères supramoléculaires, des propriétés remarquables d’auto-réparation, de réponses à des stimuli et de dégradations sont souvent observées. Dans ce travail publié dans Chemical Communications avec nos collègues de l’Université d’Aalto (Prof. Olli Ikkala et coll., Finlande) et du SyMMES (P. Rannou, Grenoble), nous avons démontré, pour la 1ère fois, la possibilité de polymériser une brique élémentaire d’oligosaccharides fonctionnalisés à chaque extrémité par un « sticker » à liaisons hydrogènes de type UPy. Le produit résultant s’est comporté comme des cristaux liquides lyotropes et même des fibres ont pu être produites. Ce travail pionnier est une contribution d’un projet à plus long terme consistant à développer des glyco-matériaux/nanostructures aux propriétés auto-réparantes.